Lucas Ruiz pratique un art instinctif qui chez lui prend la forme d’une plongée dans un univers onirique. Ce monde à la fois crépusculaire et flamboyant qu’il explore depuis maintenant une dizaine d’années à travers ses toiles, ses dessins et ses sculptures est un monde où règne une étrangeté baroque.   De ses oeuvres se dégage une énergie brute, vitale, captivante et déraisonnable. Certainement parce qu’elles sont issues d’une tension entre deux forces qui s’opposent autant qu’elles s’attirent. L’une humaine, architecturale et ordonnée l’autre inhumaine, incontrôlable et à priori hostile. Ses volumes organiques sont tels des fossiles préhistoriques en fusions pris dans l’ambre : Ils sont en suspends… Si la société moderne cherche constamment à se couper de la nature ou dans le meilleur des cas à la contrôler Lucas Ruiz paraît au contraire procéder d’un mouvement inverse en nous montrant que nous faisons bel et bien partie d’un ensemble puissant qui nous dépasse et nous qui nous happe.